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en fouinant sur les blogs anciens, j'ai vu qu'une amie virtuelle "mamannie"avait déterré un de mes anciens textes ;elle avait demandé , dans le cadre d'une page d'écriture de faire,sur son blog a elle ,quelque chose sur les petits chemins, et , 2 ans après elle m'en refait compliment; alors comme en ce moment je ne fais plus grand chose , j'ai pensé :"ah la bonne aubaine " je vais le mettre sur mon blog,;il est vrai que je les aime mes petits chemins qui ici sont appelés "des traînes"..................
ah!!! les petits chemins creux!!!
j'avais quoi? quinze ans peut être. A cette époque, l'été, mon père envoyait ses vaches dans un petit pré, il fallait comme on disait alors "les garder"car le champ était mal
clôturé.Cela commençait, d'abord, par le départ de l'étable pour aller vers le pré.Il fallait emprunter un de ces petits chemins, profond, frais et sombre, ceux là même que George Sand appelait"les traînes" de la vallée noire.Une petite saccoche battait mes mollets nus, elle était remplie de livres,de chocolats et autres friandises,une petite bouteille de cidre coupée d'eau complétait l'attirail.
je sautillais de bonheur dans ce petit chemin, et pressais mes vaches qui , elles, avaient tendance a vouloir tout grignotter sur leur passage:feuilles fraîches des noisetiers,petits
rameaux de pommiers, herbes folles du talus jusqu'aux champignons qu'elles déterraient d'un coup de langue rose et humide.Je le trouvais bien long ce petit chemin, car au bout , tout au bout,quand enfin apparaissait la lumière jaune et verte du pré, j'y voyais la silhouette de mon amoureux.Il venait m'y rejoindre tous les après midi, en prenant un autre de ces petits chemins creux, venant de nulle part et qui par miracle s'arrêtait pil poil dans mon champs.Après les premières retrouvailles câlines , nous posions nos chaussures pour patauger dans le petit ruisseau tout froid de son eau claire et chantante.Souvent nous attrapions des vairons , ces petits poissons un peu transparents qui ne supportent pas la pollution,c'est pourquoi on n'en trouve plus beaucoup;
l'après midi nous semblait trop courte,vous pensez, quel bonheur a quinze ans de pouvoir embrasser a sa guise son petit ami sans avoir a se cacher !la séparation du soir nous consternait, mais l'espérance du lendemain nous donnait des ailes!mes parents se sont ils jamais doutés de ces rendez -vous ?ils devaient pourtant bien trouver bizarre mon air tellement joyeux quand je partais en sifflant dans ce chemin.Cela dura tout un été, ce fut merveilleux; a la rentrée scolaire je partis le coeur lourd vers mon lycée,mon copain rejoignit le sien a l'autre bout du département.
quelques lettres furent échangées, quelques poèmes aussi sur ces "traînes" du berry et les amourettes qui s'y cachent.C'est justement a cette époque que Lény Escudéro chantait:
pour une amourette qui passait par là
-un jour deux peut être , longtemps quelques fois
pour une amourette qui passait par là
j'ai perdu la tête et puis me voilà!
Moi, je n'avais pas perdu la tête, mais l'été suivant, plus de chemin , plus de copain,le pré était bien clôturé et les vaches se gardaient toutes seules.Daniel, puisque c'était son nom a
pris un autre chemin que le mien............,il est décédé il y a quelques années, on ne s'est jamais revu, et , j'ai pleuré quand une amie commune m'a dit:-"tu sais , il ne t'a jamais oubliée"..........
On a la chance par ici d'avoir encore beaucoup de ces chemins creux,et, souvent je pense avec malice a tous ces petits amoureux qui doivent s'y cacher l'été de leur quinze ans
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